Ma question intéresse la préservation de la forêt méditerranéenne. Dans sa stratégie nationale de 2019 consacrée au label Bas-carbone, le Gouvernement a misé sur le rôle de puits de carbone, vital, de la forêt française pour atteindre l’objectif très ambitieux de la neutralité carbone en 2050.
Si l’on ne peut que louer l’intention nourrie au travers de ce dispositif national, on comprend néanmoins difficilement que la forêt méditerranéenne en soit écartée. La région Sud est la deuxième région de France en matière de surface boisée ; plus de 60 % du territoire des Alpes-Maritimes sont recouverts de forêt.
Or ses spécificités ne sont pas reconnues. La croissance plus lente de ses arbres n’est malheureusement pas prise en compte dans le dispositif national et les pénalités infligées en matière de risque incendie l’excluent de projets d’entretien ou de reconstitution.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) indique par ailleurs un accroissement des températures et des périodes de sécheresse plus fort pour la région méditerranéenne que dans le reste du territoire national, provoquant un dépérissement des peuplements forestiers qui a des conséquences sur la quasi-totalité des espèces. Les enjeux sont forts.
Madame la secrétaire d’État, il faudrait assouplir les critères d’éligibilité pour que la forêt méditerranéenne soit pleinement admissible au label Bas-carbone, d’autant que, localement, la demande des acteurs économiques y est forte. Les Alpes-Maritimes sont prêtes à innover dans la méthode et à devenir un territoire pilote, entre autres avec la sylviculture du pin d’Alep.
Dans ce contexte, je me permets d’insister sur la nécessité d’autoriser l’inclusion de la forêt méditerranéenne dans le dispositif label Bas-carbone au titre de la reconnaissance de sa spécificité naturelle et aussi parce qu’il y va de son avenir.