Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question, qui revient sur une réforme importante de la loi de finances pour 2023.
Comme vous le relevez, une solution était vivement attendue pour répondre aux difficultés liées à l’attrition du nombre de logements disponibles dans certaines communes, notamment touristiques. C’est à cette fin que le Parlement a prévu, dans la loi de finances pour 2023, l’extension du zonage de la taxe annuelle sur les logements vacants (TLV) et de la majoration facultative de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS) au-delà des seules communes appartenant à une zone d’urbanisation continue de plus de 50 000 habitants.
Cette extension vise notamment des communes touristiques qui, sans atteindre ce seuil de population, sont confrontées à une forte tension immobilière, par exemple en raison d’une proportion élevée de résidences secondaires.
Après une phase de consultation, le décret procédant à la modification de la liste des communes concernées devrait être très prochainement publié. L’entrée dans le nouveau zonage se traduira par l’assujettissement à la TLV des logements vacants, y compris pour les logements situés sur le territoire de communes qui avaient préalablement institué la taxe d’habitation sur les logements vacants (THLV). L’incitation à faire cesser la situation de vacance de ces logements sera ainsi accrue, en les imposant dès la première année de vacance à un taux national, relevé dans la loi de finances pour 2023 et qui est, en moyenne, plus élevé que celui de la THLV.
Pour les communes concernées, le renforcement de la fiscalité sur les logements vacants s’accompagnera d’une perte de recettes, mais leur entrée dans le zonage leur permettra d’instituer la majoration de THRS et de bénéficier ainsi d’un surcroît de recettes.
Nous sommes conscients que les changements de périmètre pourraient avoir des conséquences budgétaires pour certaines collectivités. Comme le Gouvernement s’y est engagé devant l’AMF, nous aurons l’occasion de discuter, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 2024, des moyens qui seront mobilisés pour y répondre.