Intervention de Roland Lescure

Réunion du 6 juin 2023 à 9h30
Questions orales — Risques pour le système électrique d'une interdiction des chaudières au gaz dans le secteur du bâtiment

Roland Lescure :

Monsieur le sénateur Longeot, je vous remercie de votre question.

Vous le savez, l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050, fixé par le Président de la République, représente un défi immense et passera avant tout par la décarbonation des grands secteurs, comme celui du bâtiment.

L’enjeu est d’utiliser toutes les solutions décarbonées – il n’y a pas de formule magique – dans les bâtiments qui ne dépendent pas d’énergies massivement importées, comme le gaz. C’est un enjeu de souveraineté pour notre pays et cela permettra dans le même temps de garantir plus de confort et des baisses de facture pour les Français.

Le Gouvernement travaille depuis plusieurs années en ce sens. Ainsi, le dispositif MaPrimeRénov’ ne subventionne plus l’installation de nouvelles chaudières au fioul ou au gaz et la réglementation environnementale 2020 (RE2020) empêche l’installation de chaudières au gaz ou au fioul dans les bâtiments neufs.

La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui m’a chargé de répondre à votre question, a insisté sur la nécessité d’une sortie progressive et respectant plusieurs principes.

D’abord, il faudra disposer de solutions de substitution décarbonées. Ces solutions existent, elles sont compétitives et elles sont de plus en plus produites en France ; je pense aux pompes à chaleur, aux réseaux de chaleur, au solaire ou encore à la géothermie.

Ensuite, il faut prendre en compte les contraintes techniques locales, notamment l’impact sur le réseau électrique et sur notre système énergétique, comme vous l’avez souligné.

Enfin, il faut associer les acteurs de la filière. Ma collègue a annoncé récemment le lancement d’une concertation publique sur la décarbonation du secteur du bâtiment et des moyens de chauffage. J’engage toutes les parties prenantes à y contribuer.

Par ailleurs, vous avez raison, nous devons également accélérer nos capacités de production de biogaz, qui sont près de cinquante fois inférieures à notre consommation actuelle de gaz. La ministre de la transition énergétique présentera très prochainement un texte revalorisant le tarif d’achat.

Toutefois, le gisement de biomasse sera durablement limité et doit être orienté vers les secteurs et les situations pouvant le moins se tourner vers d’autres sources d’énergie. Décarboner nos bâtiments restera une des priorités du Gouvernement, mais cela ne se fera jamais au détriment de la résilience de notre système énergétique.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion