Madame la ministre, Parcoursup devait remédier aux problèmes d’admission post-bac, mais cette question est aujourd’hui loin d’être réglée. Au contraire, Parcoursup a imposé la généralisation de la sélection aléatoire et il crée un stress pour les élèves, qui doivent arrêter des choix de spécialité engageant leur avenir dès la seconde ; les élèves des filières technologiques et professionnelles en sont les premières victimes.
En réalité, beaucoup de bacheliers arrivent en septembre dans une filière où ils ne sont pas à leur place, ce qui les conduit à l’échec scolaire. Dans un rapport publié en 2020, la Cour des comptes soulignait l’opacité de certains critères de sélection à l’entrée dans le supérieur. L’édition 2023 de Parcoursup n’échappe pas à ces critiques, alors que ce dispositif engage non seulement la vie de nos enfants, mais encore les besoins collectifs de notre société.
Cinq ans après sa première utilisation, on peut considérer que Parcoursup est la concrétisation d’un examen algorithmique des dossiers, qui déshumanise les candidatures et constitue pour les élèves une source non négligeable de stress et d’inégalités.
Les conséquences de Parcoursup sur la filière de la santé en général et sur les instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) en particulier sont plus lourdes encore. Alors que les professions médicales font défaut dans notre pays, il convient de préserver notre système éducatif de santé. À l’Ifsi d’Aurillac, plus de 83 % des étudiants entre 2014 et 2019 passaient en deuxième année, alors qu’ils ne sont plus que 57 % en 2021-2022 et que le nombre d’arrêts en cours de formation augmente.
Ma question est donc simple, madame la ministre : envisagez-vous une solution de substitution pour remédier aux lacunes de Parcoursup pour l’ensemble des lycéens et pour identifier une autre voie pour les études de santé en général et d’infirmiers en particulier ?