Je trouve donc intéressant d'avoir ce débat. Sur la question africaine, nous ne nous y dérobons pas. Le cardinal de Retz aurait dit que l'on ne sort de l'ambiguïté qu'à son propre détriment ; je pense au contraire qu'il est sain de le faire. Cela m'amène à ma première remarque.
Madame Carlotti, je vous remercie pour l'ensemble du tableau que vous avez dressé, mais je vous trouve un peu dure envers la force Takuba. Peut-être a-t-on manqué d'ambition, mais je ne pense pas que cela ait raté, si je puis le dire avec mes propres mots et en toute spontanéité. Dire « raté » signifierait que les partenaires européens n'ont pas été au rendez-vous. C'est faux : ils ont répondu présents. Nos partenaires européens actuels, y compris des pays qui n'avaient pas l'habitude d'engager leurs forces en opérations extérieures, des pays dont les parlements avaient toujours refusé de tels engagements, l'ont permis cette fois et sont aujourd'hui satisfaits de l'avoir fait. Ils ressentent même une forme de fierté que d'avoir contribué à cette force. Ou bien serait-ce que le groupe socialiste ne croit plus à l'Union européenne en la matière ? §