J'entends ce que vous dites, madame le rapporteur. Selon vous, il faut régler la question au fond et ce dispositif ne serait guère plus qu'un emplâtre sur une jambe de bois.
Or ce n'est pas du tout le cas : les brigades règlent l'urgence, la crise. On les réunit et on les envoie très rapidement, pour une durée de six mois.
Ce dispositif n'est pas en contradiction avec vos propos sur la nécessité d'améliorer l'attractivité. Celle-ci progresse via la rémunération et le système de mobilité que nous mettons en place et que vous avez évoqué.
Pardon de le dire, mais à Mamoudzou, il y a beaucoup d'insécurité et pas une salle de spectacle. C'est terriblement difficile, il faut avoir envie d'y aller. Nous avons ainsi mis en place des billets d'avion pour permettre aux plus jeunes magistrats de se rendre de temps en temps sur l'île de la Réunion pour y passer un week-end « normal ».
En matière de mobilité, nous garantissons à ceux qui acceptent d'aller là-bas, une fois leur mission terminée, un poste qu'ils auront choisi à l'avance.
Les brigades ne sont donc pas en contradiction avec nos actions pour favoriser l'attractivité. Il s'agit ici d'une notion de crise et d'urgence. Tout l'écosystème s'est félicité de ce dispositif. Au-delà de ce qui nous oppose, de nos visions qui peuvent être divergentes, et c'est bien le moins dans une grande démocratie et dans un débat parlementaire, les brigades d'urgence fonctionnent.
Pour autant, il ne s'agit pas de ne plus toucher à rien et de dire que les questions d'attractivité sont réglées. Pas du tout ! C'est un plus.
M. Mohamed Soihili sait l'efficacité et l'efficience de ces brigades d'urgence qui ont été à l'œuvre à Mayotte, où l'on en avait tellement besoin !
Ne nous privons pas de ce dispositif, qui n'a pas vocation à boucher les trous. En situation d'urgence, les brigades peuvent être composées rapidement et présentent une véritable utilité. C'est un outil nouveau, destiné à faire face à une situation de grande crise, et auquel je suis fondamentalement attaché.