Si je devais raconter toute cette histoire, nos concitoyens nous prendraient pour des demeurés !
On m’a demandé de conduire une mission en trois mois et de rendre un rapport avant la fin 2016, soit avant la fin du quinquennat de François Hollande, parce qu’il y avait urgence, en particulier du point de vue européen. J’ai fait le boulot en quelques mois, en travaillant jour et nuit, parce qu’il fallait aller vite, avec l’aide d’un inspecteur général des affaires culturelles – excellent au demeurant, je n’aurais pas pu être mieux accompagné et vous pouvez lui transmettre mes salutations s’il travaille encore dans vos équipes, madame la ministre.
Et puis, patatras ! Chaque ministre, de la culture ou des sports, qui s’est occupé de ce dossier après 2017 me disait qu’on lui en avait parlé – cela signifiait que le dossier ne lui avait pas encore été transmis… –, puis, quand il l’avait enfin eu, que les choses se feraient en quelques semaines… Rendez-vous compte : c’était en 2016, et nous sommes en 2023 !
Maintenant, vous m’annoncez, madame la ministre, que ce sera en décembre prochain. Soit ! Mais quel fonctionnement bureaucratique fou, à contretemps de toutes les évolutions actuelles. Quand on m’a dit en 2016 que le décret de 2004 était obsolète, je l’ai réécrit dans le détail et puis, rien…
Un tel fonctionnement ne rend guère optimiste sur l’organisation des pouvoirs publics et sur les modalités de prise de décision. Le monde va plus vite que cela, et nous risquons d’être dépassés si l’on continue ainsi.