Le Bourget serait-il le salon de l'illusion, le salon de l'avion magique ? On y voit depuis lundi l'ensemble de la filière aéronautique et le Président de la République nous annoncer un avion propre, un avion vert pour demain, ou après-demain.
Bien entendu, la recherche d'alternatives au kérosène est indispensable, et l'on doit y mettre des moyens. Là où le bât blesse, c'est dans le message qui est véhiculé : « Ne changeons pas les habitudes, la technologie va tout régler. » La sobriété d'usage est complètement inexistante dans le discours ; bien pire, on parle de doublement du trafic d'ici à 2040 !
Avion électrique, avion à hydrogène, avion au biocarburant sont présentés. Le problème est que l'électrique pour les moyens et longs courriers n'est pas pour demain, que l'avion à hydrogène est très loin d'être mature et pose encore d'énormes défis technologiques, et que la biomasse nécessaire aux biocarburants n'est pas illimitée, car il faudra demain choisir entres les avions, les porte-containers, les camions, le chauffage des logements et se nourrir.
Voilà un bon greenwashing n'ayant d'autre objectif que de remettre à demain ce que nous devons faire dès aujourd'hui, c'est-à-dire réguler le secteur aérien, stopper sa croissance et lui faire payer le prix de sa pollution. §
Monsieur le ministre, à quand des solutions politiques dès maintenant, afin que la trajectoire du transport aérien soit conforme à nos engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? §