Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, le projet de loi relatif à l’industrie verte, dont nous commençons aujourd’hui l’examen, se donne pour objectif de réindustrialiser la France et de nous donner les moyens de devenir leaders dans les technologies clés de la transition écologique.
En accélérant les implantations industrielles, en renforçant la prise en compte des enjeux environnementaux dans la commande publique, en améliorant le financement de la transition écologique, vous nous promettez, messieurs les ministres, 40 000 créations d’emplois et 23 milliards d’euros d’investissements supplémentaires à l’horizon 2030.
Qui pourrait s’opposer à un tel programme ? Soyez-en assurés, messieurs les ministres, nous aurions voulu applaudir des deux mains depuis le temps que nous alertons sur les effets délétères de la désindustrialisation, sur cette chimère de l’industrie sans usine et de la tertiarisation à tout-va qui a appauvri nos compatriotes, déstructuré nos territoires, atrophié notre recherche et développement et, plus grave encore, qui a mis en péril notre souveraineté et amoindri nos capacités d’adaptation face aux grands défis de demain, au premier chef celui de la transition écologique.
Nous sommes d’accord sur les objectifs. Oui, il faut adapter notre industrie à la transition écologique pour nous donner les moyens de tenir nos engagements en matière climatique et de biodiversité. Oui, il faut profiter du puissant catalyseur économique que sont les changements d’usage massifs qui s’annoncent dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’hydrogène et des batteries.
Nous aurions donc voulu applaudir votre texte, mais force est de constater qu’après avoir suscité l’enthousiasme il a provoqué la déception. Le texte est consensuel, mais bien en deçà des objectifs affichés ; il contient des mesures techniques qui sont sans commune mesure avec le redressement industriel qu’il nous faut opérer.
Quel est l’objet du projet de loi ? Qu’est-ce que l’industrie verte ? Vous avez tenté d’y répondre, messieurs les ministres, …