Ma question s'adresse à M. le ministre de la santé et de la prévention.
« Insupportable » est le premier mot qui vient à l'esprit pour qualifier l'ignoble attaque subie avant-hier par une famille bordelaise. Mes pensées vont vers cette petite fille, sa grand-mère et leur famille, après l'agression dont elles ont été victimes en rentrant à leur domicile. Mes remerciements vont aux forces de l'ordre pour l'interpellation rapide, mais qualifiée de difficile, de l'agresseur.
« Se faire agresser, ça arrive à tout le monde ; moi aussi, cela m'est arrivé. » Telle est la réponse sidérante apportée lors d'une réunion publique voilà quelques jours par une adjointe au maire de Bordeaux, banalisant ainsi l'explosion de l'insécurité dans notre ville.
Je pourrais questionner M. le ministre de l'intérieur, une fois encore, sur l'absolue nécessité d'affecter une unité de compagnies républicaines de sécurité (CRS) à demeure à Bordeaux.
Je pourrais réinterroger M. le garde des sceaux sur la suspension récente des incarcérations des hommes au centre pénitentiaire de Gradignan en raison de la surpopulation carcérale, qui a eu pour effet de laisser des individus dangereux sur la voie publique.
Il est vrai que de nombreux détenus se retrouvent en prison alors qu'ils auraient avant tout besoin d'être admis dans des hôpitaux psychiatriques. C'est donc vers vous, monsieur le ministre de la santé, que je me tourne une fois de plus.
J'avais initié, avec mes collègues Philippe Bas et Jean Sol, une mission sénatoriale d'information sur l'expertise psychiatrique et psychologique en matière pénale, considérant que notre société et son pacte républicain dans les domaines de la police et de la justice étaient de plus en plus menacés par la sous-estimation des problèmes psychiatriques, souvent couplés à des addictions liées à la drogue ; les faits divers quotidiens en attestent malheureusement.
Il faut de nouveaux hôpitaux psychiatriques, ainsi qu'une politique en matière de psychiatrie ambitieuse et financée. Je vous ai demandé ici même voilà quelques semaines que ce sujet soit déclaré Grande Cause nationale. Combien de drames faudra-t-il égrener pour vous convaincre de cette nécessité ? §