Monsieur le ministre, je crois que nous n'avons pas la même définition de l'égalité des territoires ! Un territoire ne s'aménage pas en un an, ni loi après loi ! Si l'on permet à tous les projets de bénéficier de l'accélération des procédures, on va faciliter la réindustrialisation de certains territoires, mais on laissera en l'état des friches et des verrues à d'autres endroits, et pas seulement en zone urbaine.
Pendant plus de dix ans, j'ai participé à la gestion des fonds européens dans le Massif central : les vingt-deux départements qui le composent ne sont, si l'on omet les grandes préfectures, guère urbanisés ; or ils abritent de nombreux terrains en friche ou laissés à l'abandon, pour de multiples raisons – décès du propriétaire, spéculation, pollution, etc. Ces vieux territoires industriels, qui ont fait la grandeur de la France, risquent, si nous ne faisons rien, d'être les grands oubliés de la réindustrialisation.
Il convient de définir des trajectoires, et non simplement de fixer des objectifs quantifiés à l'horizon d'un an ou deux. Il est urgent de réindustrialiser, mais veillons à ne pas aggraver les différences entre les territoires.
Je ne souhaiterais pas que le département de la Loire soit le cocu de cette réforme – pardonnez-moi d'utiliser cette expression, mais je m'exprime avec passion. Ce département doit faire face aux difficultés liées à son passé industriel et n'est pas en mesure d'accueillir, du moins pas autant que d'autres territoires, des industries immédiatement dans le cadre du plan en faveur de l'industrie verte. La question des friches doit être résolue, sinon ce département finira par se replier sur lui-même, subissant les effets de la désindustrialisation, tout en étant, en application du ZAN, dans l'incapacité de procéder à des aménagements.