Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 22 juin 2023 à 15h20
Industrie verte — Article 16

Bruno Le Maire, ministre :

Je m'exprimerai une seule fois sur le sujet pour marquer mon désaccord sur l'appréciation qui est portée sur ce produit.

Aujourd'hui, si vous voulez offrir un placement à votre enfant, vous avez seulement le livret A : point barre. Je pense qu'il n'est pas mauvais d'offrir une autre possibilité.

Comme l'a très bien dit Mme la rapporteure pour avis, donnons sa chance à ce produit, qui est particulièrement attractif, avec zéro fiscalité et zéro charge la sortie. Aucun autre produit, aucun autre placement, sauf le livret A, ne bénéficie d'une telle garantie. C'est un placement de long terme.

Grâce à la gestion pilotée, qui sera de plus en plus sécurisée au fur et à mesure que l'on se rapprochera des 18 ans de l'épargnant, nous garantissons un niveau de rémunération qui doit être, en théorie – je suis prudent, Christine Lavarde m'y ayant incité au travers de ses questions –, supérieur à celui d'un livret A. Il ne s'agit bien sûr pas du même niveau de garantie, puisque celle du taux du livret A est législative, mais c'est néanmoins un niveau de garantie élevé.

Dans le passé, sur les vingt ou trente dernières années, les placements en actions ont plus rapporté à leurs bénéficiaires et à ceux qui ont fait ce type de placements que le livret A.

Le plan d'épargne avenir climat offre également la garantie, renforcée par les décisions prises par le Sénat, d'être intégralement et totalement vert : il bénéficiera à des entreprises qui respectent des obligations vertes et qui s'engagent dans la transition écologique.

Je pense donc très sincèrement qu'il s'agit d'un beau produit. Par ailleurs, il existe des conditions pour pouvoir libérer ce produit avant terme, par exemple en cas d'accident ou si vous voulez bénéficier d'une formation, etc. Tout cela est bien conçu et le travail réalisé par la commission a été particulièrement efficace. Je crois donc fortement en l'opportunité de ce produit.

De manière plus générale, le défi du financement de la transition écologique que nous avons à relever est extraordinairement élevé. Si nous ne voulons pas passer par la case impôt – c'est un autre débat, mais nous estimons aujourd'hui que la fiscalité est trop élevée pour passer par cette case-là –, il reste l'argent public – on en consacre déjà beaucoup –, la mobilisation des investisseurs privés – c'est absolument décisif – et l'épargne des Français.

La réorientation de l'épargne des Français me paraît absolument capitale pour gagner la bataille du climat. Est-ce que le produit lui- même suffira ? Non ! Je ne vais pas vous raconter n'importe quoi. Mais c'est une première brique dans une politique plus globale qui doit nous amener à mobiliser les 3 000 milliards d'euros d'épargne des Français vers la transition écologique. J'estime que c'est l'une des sources de financement les plus intéressantes et les plus utiles.

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