Aujourd’hui, pardonnez-moi, mais nous avons un certain nombre de critiques à adresser au label investissement socialement responsable (ISR) et, dans une moindre mesure, au label Greenfin. J’attends beaucoup de votre futur label triple E, parce que, si nous perdons la confiance des épargnants, ce texte ne servira strictement à rien.
Pour le dire autrement, si la commission des finances convient, avec le Gouvernement, de la nécessité de recourir à l’épargne privée pour pallier l’absence d’argent public pour le financement de la transition écologique et le soutien au tissu industriel, elle est en revanche très circonspecte sur l’efficacité des dispositifs proposés. Le Gouvernement escompte 5 milliards d’euros de collecte, ce qui est très loin des enjeux financiers de la transition environnementale. En 2021, les investissements climatiques ont représenté en France, toutes origines confondues, 84 milliards d’euros. Décarboner les quatre secteurs de l’industrie lourde à l’origine de près de 10 % des émissions nationales de gaz à effet de serre nécessite de mobiliser 14 milliards d’euros chaque année !