Intervention de Alexandra Borchio Fontimp

Réunion du 28 juin 2023 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Parcoursup

Photo de Alexandra Borchio FontimpAlexandra Borchio Fontimp :

Madame la ministre, je précise que ma question s'adressait également, bien évidemment, au ministre de l'éducation nationale.

Vous vous cantonnez encore une fois à des annonces conjuguées au futur : on s'y attendait, d'autant que le Président de la République en a fait autant avant-hier, à Marseille.

Depuis cinq ans maintenant, les étudiants cherchent des stratégies pour déjouer le dispositif.

Les enseignants essaient eux aussi de donner les moyens à leurs élèves d'accéder à leur projet : inflation inouïe de la notation dans les bulletins scolaires, surenchère des appréciations, qui font du dithyrambe la règle générale. Certains lycées pratiquent même le double bulletin, c'est-à-dire une note « vitrine » pour ParcourSup et une note véritable pour informer l'élève de son niveau réel…

Quant au système lui-même, il se caractérise par la complexité technique de la plateforme, l'absence d'examen des lettres de motivation ou encore la totale opacité des critères de sélection.

Parcoursup a renversé le bac, déjà affaibli par le contrôle continu et les notes qui varient d'un établissement à l'autre, et par l'angoisse de l'arbitraire froid de l'algorithme. On a déshumanisé cette dernière étape de la vie scolaire au nom d'un impératif technocratique.

Parcoursup a également désorganisé l'année de terminale. Les élèves ont désormais cinq mois pour se préparer aux épreuves, une incongruité supplémentaire qui accentue l'absentéisme lors du dernier trimestre – mais après tout, ce ne sont que trois mois d'apprentissage perdus… S'ajoute à cela l'épreuve de philosophie dévalorisée.

Il s'agit d'une régression pédagogique, qui aggrave les inégalités et obère les chances de réussite d'une jeunesse sacrifiée sur l'autel de Parcoursup.

Madame la ministre, le 1er juin est devenu la journée nationale de l'angoisse ! Cessons cette absurdité bureaucratique pour l'accès au savoir !

Nous, sénateurs du groupe Les Républicains, demandons la création d'un véritable service public de l'orientation, dont le but n'est pas d'avoir 100 % de réussite au bac, mais d'instruire, de bien former et de mieux orienter.

Cette ambition éducative est aussi humaniste.

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