Je trouve ce débat très instructif. Comment construisons-nous nos objectifs de défense ? À partir des besoins de la Nation et de la part de la richesse nationale que nous sommes prêts à y consacrer à l'issue d'un débat national. Et ce débat évolue naturellement en fonction de ces deux facteurs, qui diffèrent selon les pays. C'est ce que nous vous proposons d'inscrire dans le projet de loi.
En écoutant les différents orateurs, on comprend que la discussion sur les 2 % sert non pas à construire nos objectifs de défense, mais à envoyer un signal politique à l'Otan. Allons-nous nous afficher comme de bons élèves de l'Alliance en imposant le respect permanent de cet objectif de 2 % à notre pays et à tous les autres États européens, quelles que soient leurs capacités à l'atteindre ? Un jour, cela explosera. Car je me rappelle des débats sur les 3 % de déficit : quand le covid est arrivé, tout a volé en éclats. Il peut se passer exactement la même chose, dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs.
J'y insiste, plutôt que de nous imposer un objectif pour envoyer un signal – je sais que nous ne sommes pas d'accord sur ce point –, nous devrions nous en tenir à une définition politique. On a beaucoup invoqué le général de Gaulle ; s'il y en a un qui n'allait pas demander à l'Otan quelle part de la richesse nationale consacrer à la défense, c'était bien le général de Gaulle !