Monsieur le sénateur François Bonneau, je vous prie tout d’abord de bien vouloir excuser l’absence de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, qui m’a chargé de vous répondre.
Il faut dire les choses telles qu’elles sont : Wagner n’est pas une société militaire privée ou une milice, mais un groupe criminel et mafieux, qui agit selon les méthodes de ce type d’organisation – violence, prédation, manipulation, règlements de compte.
C’est un groupe sur lequel la Russie s’appuie pour mener les actions qu’elle n’est pas capable de conduire avec son armée régulière.
Wagner a établi, partout où il s’est déployé, la violation systématique des droits de l’homme comme principe cardinal de son action. Ce groupe a systématiquement renforcé la menace terroriste qu’il prétendait combattre.
Que ce soit en Syrie, en Libye, au Mozambique, au Mali ou en République centrafricaine, Wagner est un véritable fléau, dont le seul objectif est de piller les richesses au détriment des États et des populations, et au prix d’exactions atroces.
J’en veux pour preuve le rapport accablant des Nations unies, qui définit clairement la responsabilité du groupe Wagner dans le massacre de 500 civils à Moura, au Mali, en mars 2022.
Nous ne laisserons aucun espace à cette organisation, qui n’hésite pas à recruter parmi les criminels les plus endurcis dans les prisons russes.
Pour répondre concrètement à votre question, oui, nous continuerons à imposer des sanctions européennes rigoureuses pour ces actions menées en Ukraine et en Afrique, et nous disons aux pays qui ont choisi le groupe Wagner – ils le regrettent d’ailleurs peut-être au regard des événements du week-end… – qu’il est temps de s’en dissocier, car rien de bon ne peut sortir du chaos dont ces mercenaires se sont fait une spécialité.