Il me revient de commenter cet amendement à vingt-trois heures cinquante-quatre…
Monsieur le rapporteur, le lissage des « marches » ne permet pas de dégager des ressources supplémentaires. Pardonnez-moi, mais je compte bien rappeler la responsabilité du Sénat en la matière : hier, le président du groupe Les Républicains, Bruno Retailleau, nous a dit, ici même, que la Haute Assemblée n’avait aucune intention d’augmenter l’enveloppe globale de 413 milliards d’euros.
Or, avec cet amendement, vous ajoutez 3 milliards d’euros : 1 milliard pour le programme Scorpion, 350 millions pour les A400M, 500 millions pour les patrouilleurs, soit un total de 1, 85 milliard d’euros, auxquels il faut ajouter 1, 2 milliard au titre de l’activité – j’en ai déjà parlé.
Si votre amendement était adopté, monsieur le rapporteur, l’enveloppe budgétaire de la LPM ne serait donc plus fixée à 413 milliards d’euros. Par conséquent, nous sommes à un moment de vérité dans l’examen de ce texte.
Et ce n’est pas une histoire de marges frictionnelles ! À la rigueur, je suis même prêt à laisser tomber ce sujet l’espace d’un instant, pour être le plus clair possible.
Dès lors que vous ajoutez des éléments – sans en retirer – au tableau qui figure dans le projet de loi de programmation militaire, vous ne pouvez qu’augmenter les besoins et, donc, les dépenses – pour le coup, c’est facile à comprendre, me semble-t-il, et c’est inévitable. Vous vous situez donc à plus de 413 milliards d’euros.
Si j’ai bien compris, monsieur le rapporteur, vous estimez que l’effort à réaliser entre 2027 et 2030 est trop important, si bien que vous souhaitez reporter un certain nombre de crédits prévus pour la période 2027-2030 sur la période 2024-2027. C’est du moins ce que Les Républicains me demandent depuis le début.
Mais en allongeant la liste des commandes de matériels, vous ne proposez absolument pas un report de dépenses d’une période sur l’autre, vous demandez tout simplement à disposer d’équipements en plus.
Hier, le sénateur de Legge parlait de « surbooking ». En l’occurrence, ce n’est même pas du surbooking pour lequel vous plaidez, c’est pour des commandes nouvelles en face desquelles vous ne mettez pas de ressources. Ou alors, votre amendement sous-entend un certain nombre de renoncements.