Intervention de Sébastien Lecornu

Réunion du 28 juin 2023 à 21h30
Programmation militaire pour les années 2024 à 2030 — Rapport annexé précédemment réservé suite

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

Mais cela ne fonctionne pas ainsi. Ces 30 milliards d’euros ne sont pas une provision que l’on peut ressortir quand on le souhaite. Ils sont déjà intégrés dans la programmation.

D’ailleurs, avec votre amendement, nous n’en sommes même plus à 30 milliards d’euros, puisqu’en ajoutant du physique, il faut intégrer l’inflation qui pèse sur ces équipements supplémentaires.

Une programmation ne fonctionne pas comme cela et n’a jamais fonctionné ainsi.

Enfin, nous venons de passer le tableau sur les contrats opérationnels et ils n’ont fait l’objet d’aucun amendement ! J’en déduis qu’ils sont satisfaisants pour le Sénat. Nos états-majors ont programmé le capacitaire en fonction des contrats opérationnels ; le nombre d’avions ou de chars, prévu à l’alinéa 52 que vous voulez modifier, correspond au tableau de l’alinéa 43.

Peut-on parler de cohérence, lorsqu’on ajoute du matériel en le déconnectant des contrats opérationnels et de la trajectoire financière ?

Je veux bien accepter beaucoup de choses, mais là, vous êtes en train de travailler à la place des états-majors. C’est votre droit, mais, pour ma part, je me suis contenté de « challenger » le travail des états-majors afin de m’assurer qu’il correspondait aux financements.

Avec cet amendement, vous déstabilisez complètement la copie, ce qui engendre un problème majeur de sincérité budgétaire, puisqu’avec du matériel en plus la trajectoire des ressources n’est évidemment plus adaptée ! Et ce n’est pas une question de 400 ou de 413 milliards d’euros.

Monsieur le sénateur Temal, je ne dis pas que vous n’êtes pas cohérent. Néanmoins, à un moment donné, il faut dire les choses : soit nous en restons à 413 milliards d’euros, soit nous augmentons ce budget.

Vous déclarez être prêt à dépasser ces 413 milliards d’euros ; d’autres groupes se sont prononcés contre cette idée. Au moins, ce débat est plus clair.

Vous proposez de créer un impôt pour dépasser ce montant. Pour ma part, je n’y suis pas favorable pour la simple raison que la véritable question qui se pose – vous l’avez très justement soulevée lors de la discussion générale –, c’est celle du modèle d’armée que nous souhaitons pour remplir telle ou telle mission et répondre à telle ou telle menace.

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