Ce soir à minuit et demi, au bout de deux jours de discussion, on commence à s’en apercevoir : même avec les 413 milliards d’euros prévus, l’on ne peut pas faire tout ce que les uns et les autres promettent depuis le début.
Mes chers collègues, vous dites et vous répétez que l’on va faire tout ce que vous avez promis pour la dissuasion nucléaire ; tout ce qu’exigent l’équipement des forces et son corollaire, à savoir le maintien en condition opérationnelle ; en faire autant pour les drones, l’espace et les fonds marins ; s’équiper d’un nouveau porte-avions et peut-être même étudier la construction d’un second… Mais, en fait, nous sommes en difficulté partout.
Si, depuis le début, vous insistez tant sur le fait que les montants prévus ont valeur de minimum, c’est parce que vous n’êtes pas très sûrs de l’enveloppe totale ; et c’est parce qu’en additionnant tout ce que vous promettez l’on dépasse de facto les 413 milliards d’euros.
En vérité, plus la discussion avance, plus les difficultés s’accumulent et plus cette évidence s’impose : il faut faire des choix. Pour leur part, les élus de mon groupe préfèrent concentrer les crédits sur l’équipement des forces et sur le MCO plutôt que sur le financement d’un nouveau porte-avions.