Intervention de Pierre Laurent

Réunion du 29 juin 2023 à 14h45
Programmation militaire pour les années 2024 à 2030 — Rapport annexé précédemment réservé suite

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Comme je l’ai mentionné précédemment, une politique de cyberdéfense efficace suppose une souveraineté numérique, laquelle nous fait cruellement défaut, comme elle manque à l’Europe dans son ensemble.

Il est donc impératif de s’occuper de la question du matériel, dont la conception et la fabrication impliquent le développement de capacités nationales et européennes.

Les États-Unis ont décidé d’engager une guerre économique et technologique contre la Chine avec le Chips Act (Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors), mais ils entraînent également les Européens dans des partenariats qui nous placent au cœur de cette guerre économique. Il en va ainsi, par exemple, de l’accord conclu en juillet dernier entre STMicroelectronics et GlobalFoundries sur ce sujet.

Notre devoir nous dicte pourtant de chercher à nous affranchir de cette relation déséquilibrée à l’égard de la Chine, bien sûr, mais aussi des États-Unis.

De plus, notre dépendance en matière logicielle, concernant le système d’exploitation de nos ordinateurs comme les plateformes d’accès, n’est pas viable à long terme si nous ne souhaitons pas construire notre politique cyber sur du sable. Il est ainsi nécessaire de nous soucier non seulement du contrôle des données et des contenus, mais aussi du contenant.

Dans ce domaine, nous souffrons également d’un défaut de politique industrielle ; cela doit nous conduire à réorganiser le travail en faveur d’une filière nationale et de coopérations européennes de souveraineté.

Tel est le sens de l’amendement que nous proposons, en complément de l’ajout du terme « numérique » à côté du terme « cyber », que nous avons précédemment adopté.

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