Avant toute chose, je tiens à saluer l’engagement du Gouvernement, pris au travers de cette loi de programmation, de moderniser le ravitaillement médical, notamment ses capacités de stockage et de production.
Dans le contexte actuel de pénurie de médicaments, il s’agit d’une mesure inévitable et de bon sens. Cependant, nous regrettons que cette disposition, qui reste floue, laisse encore de trop grandes marges de manœuvre.
Pour y remédier, nous proposons d’apporter trois précisions.
Premièrement, nous souhaitons une augmentation significative des stocks de matériel médical et de médicaments.
Deuxièmement, nous demandons que la nécessité de stocker des médicaments pris sur une base régulière – c’est le cas des antihistaminiques ou encore des médicaments antirétroviraux – soit inscrite dans le texte. Il s’agit de s’assurer que les personnes pouvant vivre sans complications, malgré un virus, aient accès aux médicaments qu’elles prennent en général une à deux fois par jour.
Troisièmement, il convient de préciser que les médicaments peuvent bien évidemment être administrés aux militaires, mais qu’ils pourraient également être distribués aux populations victimes d’un conflit armé ou d’une catastrophe naturelle. Nous pensons que cette précision est essentielle et qu’elle permettrait à l’armée de répondre promptement à des urgences humanitaires.
Nos forces armées ont l’infrastructure suffisante pour acheminer rapidement du matériel, comme des médicaments, dans les zones de crise. Il s’agit de mobiliser cette capacité pour venir en aide à des populations qui ont tout perdu.
Là encore, l’enjeu est non seulement de distribuer de la pénicilline, mais aussi de penser aux personnes qui ont besoin d’un traitement régulier.