Intervention de Véronique Guillotin

Réunion du 4 juillet 2023 à 9h30
Questions orales — Désaffection de la filière pharmacie par les étudiants de santé

Photo de Véronique GuillotinVéronique Guillotin :

Madame la ministre, la filière pharmaceutique est un maillon essentiel de notre système de santé et de la bonne prise en charge des patients.

Pourtant, alors que certaines pharmacies doivent fermer faute de repreneur et que le nombre de postes non pourvus dans l’industrie pharmaceutique est estimé à 10 000, 1 100 places ont été perdues en deuxième année de cursus au cours de l’année 2022-2023. Ainsi, 1 100 étudiants n’ont pas souhaité poursuivre leurs études à l’issue de la première année !

Taux plus éloquent encore, moins de 50 % des places offertes ont été pourvues dans les facultés de Caen, Bordeaux, Poitiers et Reims, qui ne sont pas les moins attractives ! Ces étudiants non formés sont autant de pharmaciens qui ne pourront être déployés dans nos territoires.

Ce phénomène est dû à deux réalités. D’une part, du fait de la montée en compétences du métier, son attractivité doit probablement être repensée. D’autre part, la complexité de la réforme de l’entrée dans les études de santé, qui est pointée du doigt par toutes les parties prenantes, est considérée comme l’une des causes de nombre de désistements.

En effet, sous l’effet conjugué du manque de médecins, d’une évolution des pratiques et de la pandémie de covid-19, de nouvelles missions de santé publique ont été confiées aux pharmaciens – c’est bien –, telles que certains dépistages et vaccinations, sans toutefois les accompagner d’une revalorisation à la hauteur – c’est moins bien.

De même, la réforme des parcours accès santé spécifique (Pass) et des licences accès santé (LAS), l’absence du cursus sur Parcoursup et le manque d’informations sur l’éventail des métiers de la pharmacie sont des freins qui ne permettent pas de remplir les filières. Bien souvent, ces complexités conduisent d’ailleurs les candidats les plus motivés à se tourner vers des facultés étrangères, plus simples d’accès.

Madame la ministre, je souhaiterais donc savoir si des ajustements sont envisagés pour améliorer l’attractivité de cette formation et de cette filière, qui est indispensable à notre système de santé et à nos territoires.

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