Madame la ministre, j’attire votre attention sur la situation de l’emploi dans mon département.
Le 19 janvier 2023, l’Insee publiait une étude consacrée à la Guadeloupe attestant que plus de 27 % des jeunes Guadeloupéens âgés de 15 à 29 ans n’étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation (Neet) entre 2015 et 2019, soit deux fois plus que dans l’Hexagone.
Par ailleurs, et sans surprise, cette enquête relève qu’une large majorité de ces jeunes recherchent un emploi ou souhaitent travailler.
Les dispositifs d’accompagnement vers une réinsertion professionnelle sont nombreux et, en la matière, les collectivités territoriales accomplissent d’importants efforts. Il convient de les saluer ; mais force est de constater qu’ils ne sont pas suffisants.
Les pistes de réflexion, qui restent très nombreuses, doivent prendre pour base les réalités socioéconomiques. Au total, 34, 5 % de la population de ce territoire vit sous le seuil de pauvreté national. De plus, 12 % de cette population est en situation de très grande pauvreté, avec des difficultés pour rejoindre les zones à fort taux d’embauche, faute de disposer d’un réseau de transports en commun efficient.
Repenser le marché de l’emploi en tenant compte du caractère insulaire de la Guadeloupe n’est pas une variable à négliger. Nombre de postes accessibles en CDD peinent à se requalifier en CDI. Il faut aussi œuvrer à une meilleure adéquation entre spécialité de formation et emploi, veiller à l’amélioration de la coordination entre institutions parties prenantes, ou encore envisager une extension de la garantie jeune.
Quelles actions entendez-vous mener pour accompagner l’ensemble de ces jeunes vers l’emploi et ainsi combler l’écart avec la moyenne nationale ? La situation de ce département est bel et bien préoccupante.