Madame la sénatrice Préville, vous avez évoqué le jugement du tribunal administratif de Paris du 29 juin. Vous en avez cité certains aspects, mais j'aurais aimé que vous alliez jusqu'au bout.
Que dit le tribunal administratif de Paris ? Il dénonce le fait que, malgré les engagements pris en 2009, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, les pesticides n'ont pas diminué en quantité.
Entre 2009 et 2013, ce que l'on appelle le « nombre de doses unités », qui est la méthode de calcul du nombre d'hectares couverts par des pesticides, a augmenté de 13 %.
Dans la période comprise entre 2013 à 2018, il a de nouveau augmenté, de sorte que, depuis 2009, l'usage des pesticides est non pas en baisse, mais en hausse, de 20 % en moyenne.
Le tribunal dit également que la baisse enclenchée depuis 2018 et qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui n'a pas été suffisante pour corriger le préjudice écologique.
L'honnêteté aurait voulu que vous indiquiez que cette bascule a commencé. Elle a commencé en nombre, avec un recul de 10 % des pesticides vendus depuis 2018 ; elle a commencé en risque, puisque les CMR 1, qui sont les pesticides les plus cancérigènes, ont enregistré une baisse de 93 % depuis 2018.
Qu'allons-nous faire ? Nous allons poursuivre cette accélération. Nous n'allons pas nous contenter, en particulier dans le cadre du plan Écophyto, tel qu'il a été défini par la Première ministre, d'attendre des rapports d'experts. Nous allons regarder par anticipation les molécules susceptibles de basculer dans le champ de l'interdiction, pour lancer les programmes de recherche, à partir d'un triptyque simple : pas d'interdiction sans solution, pas de solution sans financement, sans efforts pour trouver ces solutions.