Si nous sommes impuissants face aux peines que ressentent les familles, face au fait de disposer ou non à la naissance d'un corps en bonne santé et face aux aléas de la vie qui viennent bouleverser la santé des enfants, si nous ne pouvons offrir tout le réconfort nécessaire, ce qui n'est ni notre rôle ni de notre capacité, face aux incertitudes, à l'angoisse de la maladie et de ses séquelles, il est d'un domaine sur lequel nous pouvons agir.
Nous pouvons agir sur les incertitudes impliquées par les conséquences économiques, individuelles et collectives de telles annonces et sur la peur de ces familles de basculer dans la précarité, mais aussi sur leur isolement social et sur leur perte du lien avec les autres.
D'une force magistrale, ces familles pâtissent de difficultés quotidiennes auxquelles cette proposition de loi tend à remédier grâce à des mesures de protection et de simplification. Sécuriser leur quotidien, renforcer le droit existant et améliorer l'accompagnement sont les trois objectifs de cette proposition de loi. Ils ne sauraient être un sujet de discorde tant le soin et le soutien à apporter à ces familles relèvent d'un naturel humanisme.
Je me réjouis que les modifications apportées par le Sénat concourent toutes à enrichir le texte et à lui apporter davantage de cohérence. L'adoption d'un amendement en commission des affaires sociales pour relever de sept jours ouvrés à quatorze jours ouvrables le congé minimal applicable en cas de décès d'un enfant ou d'une personne à charge de moins de 25 ans ou d'un enfant lui-même parent est évidemment légitime. S'il est clair qu'une telle mesure ne saurait répondre au bouleversement occasionné par la perte d'un enfant, elle permettra aux familles de disposer de davantage de temps pour se recueillir et pour accomplir les démarches qui s'imposent sans contrainte professionnelle.
L'extension à la fonction publique des dispositions relatives à l'adaptation du monde du travail ou bien la possibilité de verser une avance sur l'allocation journalière du proche aidant afin de prémunir les intéressés des difficultés financières auxquels ils peuvent être confrontés sont deux autres exemples d'apports de notre chambre qui illustrent la pertinence de nos réflexions et la valeur de notre travail.
Cette proposition de loi n'entend ni guérir, ni soigner les maux, ni atténuer les peines, mais s'il peut alléger, ne serait-ce qu'en partie, le quotidien de ces familles, alors ce texte, s'il n'existait pas, manquerait.
Faisons honneur à notre pacte républicain : les valeurs de fraternité et de solidarité nous obligent. Le soin et le soutien doivent guider notre action politique. Pour ces raisons, le groupe Les Républicains votera cette proposition de loi, l'objectif étant l'application rapide du texte dans l'intérêt des familles d'enfants malades.
Puisqu'il s'agit de votre dernière séance, je vous remercie à mon tour, madame la présidente Deroche, de la façon dont vous avez présidé notre si belle commission des affaires sociales et, à titre personnel, de la confiance que vous m'avez accordée.