Intervention de Emmanuel Capus

Réunion du 13 juillet 2023 à 10h30
Programmation militaire pour les années 2024 à 2030 — Vote sur l'ensemble

Photo de Emmanuel CapusEmmanuel Capus :

Durant des décennies, l’armée française a dû faire face à d’importantes restrictions budgétaires. Malgré ces réductions, les femmes et les hommes de nos armées ont réussi à mener à bien les missions, toujours délicates, qui leur ont été confiées. À la suite du président Cambon, je rends hommage à leur engagement, à leur courage et à leur professionnalisme ; et je salue la mémoire de ceux, trop nombreux, qui sont tombés pour la France.

Dans un monde de plus en plus instable, nous sommes confrontés à des menaces hybrides, d’intensité variable, émanant d’États tout autant que d’acteurs asymétriques.

Dans le cadre de cette nouvelle programmation militaire, il nous faut déterminer quel modèle d’armée assurera le mieux la protection de notre pays et de ses intérêts.

La guerre moderne de haute intensité implique un durcissement des unités ainsi que leur massification. Ensemble, nous avons fait le choix d’une montée en gamme. Nos alliances, et singulièrement la coopération européenne, doivent nous permettre de satisfaire à l’impératif de masse.

Après des heures de débats, les représentants des deux assemblées sont parvenus à s’accorder sur un texte commun.

Députés comme sénateurs, nous sommes tous conscients de la nécessité d’accroître significativement les moyens de nos armées afin qu’elles puissent affronter les menaces qui pèsent sur la France.

La trajectoire financière a été encore renforcée en CMP, grâce au travail du Sénat et à l’engagement du Gouvernement. §Le contexte géopolitique nous contraint d’accélérer le calendrier.

Plus que jamais, nous devons veiller à maintenir la crédibilité de notre dissuasion nucléaire : elle est la clef de voûte de notre architecture stratégique. Il est absolument indispensable qu’elle puisse continuer à remplir sa mission.

À cet égard, je salue la performance du planeur hypervéloce V-MAX accomplie à la fin du mois dernier. Cette étape importante témoigne de notre détermination à nous maintenir au plus haut niveau capacitaire. §Pour y parvenir, il nous faut veiller à la bonne santé de notre base technologique et industrielle de défense. Ces entreprises ont besoin de commandes et, en ce sens, l’exportation est essentielle. Pour être souverains, les Européens doivent acheter européen.

Nous nous réjouissons que l’épargne des Français soit également mobilisée pour soutenir l’effort de défense. Une fraction du livret A sera désormais consacrée au financement des entreprises de défense.

Aujourd’hui comme hier, la patrie a besoin de femmes et d’hommes pour la défendre. Les effectifs de nos armées devront être portés à 275 000 équivalents temps plein (ETP) en 2030. Pour les appuyer, mais aussi pour faire vivre le lien armée-Nation, le projet de LPM porte le nombre de réservistes à 80 000 environ à l’horizon 2030.

Ces mesures ont évidemment un coût élevé pour les finances publiques. « L’État pourrait être efficace dans la police et la justice s’il ne s’occupait pas de mille préoccupations accessoires » : cette considération de Frédéric Bastiat vaut également pour la défense de la Nation.

Mes chers collègues, pour que l’État puisse être plus efficace dans ses missions régaliennes, il est indispensable de réduire ses autres dépenses, fruits de ces « mille préoccupations accessoires ». Nous devrons y veiller.

En tout état de cause, les membres du groupe Les Indépendants – République et Territoires voteront ce texte.

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