Intervention de Vanina Paoli-Gagin

Réunion du 18 juillet 2023 à 10h00
Reconstruction des bâtiments dégradés au cours de violences urbaines — Discussion générale

Photo de Vanina Paoli-GaginVanina Paoli-Gagin :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, un policier a ouvert le feu lors d’un contrôle routier ; le conducteur, mineur, est mort. Nous le déplorons évidemment. Depuis, le policier est placé en détention provisoire. Malgré l’enquête en cours, malgré la saisine de la justice afin de faire toute la lumière sur les faits, notre pays a connu plusieurs nuits d’émeutes d’une rare intensité. Plus de 800 membres des forces de l’ordre ont été blessés. Je veux saluer le professionnalisme des femmes et des hommes qui sont intervenus tout au long de cette période, comme ils le font au quotidien, pour protéger nos concitoyens.

Certains d’entre nous ont été directement visés par des actions violentes. C’est notamment le cas – cela a été rappelé – du maire de L’Haÿ-les-Roses, M. Vincent Jeanbrun, et de sa famille. Au nom du groupe Les Indépendants, je tiens à lui témoigner notre entier soutien, ainsi qu’à tous ceux qui ont été victimes de violences.

Contestation après contestation, nous voyons se multiplier de tels actes contre les élus. Les violences sont toujours inacceptables. Cependant, lorsque des élus sont pris pour cible, c’est la République qui est attaquée. Sur fond de crise des vocations, l’avenir de la démocratie suscite des inquiétudes bien légitimes. Il est urgent d’inverser cette tendance et de retrouver le chemin du dialogue républicain. Les récentes émeutes confirment que brûler n’est ni un programme ni une solution.

Comme beaucoup d’autres départements, l’Aube n’a pas été épargnée. Le bilan matériel de ces événements est très lourd : il est encore en cours de chiffrage, mais je pense notamment aux près de 2 millions d’euros qu’avait coûtés la maison de quartier des Sénardes à Troyes.

On ne compte plus les commerces détruits, les salles de classe dégradées, les mairies incendiées. Glorifiant le vandalisme le plus stérile, nous avons vu fleurir sur les réseaux sociaux, en forme d’appels de la tribu, les défis les plus délétères. Certains l’ignorent sans doute, mais le pouvoir de brûler une voiture n’équivaut pas à celui de la construire. La vraie puissance appartient aux bâtisseurs, pas aux casseurs.

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