Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, écoles, bibliothèques, commissariats, mairies, centres sociaux, commerces ou pharmacies : telle est la liste, non exhaustive, des bâtiments qui, lors des récentes émeutes urbaines, ont été attaqués, dégradés, incendiés, démolis.
Élèves, citoyens, maires, policiers, gendarmes, pompiers, patrons et employés : telle est, cette fois, la liste des victimes de ces délinquants. Plus de 2 500 bâtiments pillés par une poignée de criminels, et des millions de Français à devoir en payer l’addition !
Face à ces images de déferlement d’une violence inouïe, la Nation entière doit s’unir autour de ses forces de sécurité, de ses élus locaux, et j’en passe.
L’urgence aujourd’hui, c’est de reconstruire les bâtiments détruits, dans les meilleurs délais. C’était d’ailleurs l’objet de la proposition de loi visant à lever les obstacles en matière de réglementation de l’urbanisme déposée par notre collègue Sophie Primas, soutenue sans réserve par le président du Sénat.
Je me réjouis que nous ayons été entendus, comme le montre le projet de loi, similaire, que nous examinons ce matin, et je veux saluer le travail des rapporteurs.
Notre groupe Les Républicains votera bien évidemment ce texte.
Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une urgence économique, mais surtout d’une urgence républicaine.
Bien sûr, je partage l’avis de nos compatriotes : ce sont toujours les mêmes qui payent !
Mais on ne peut pas laisser des enfants sans école ou des citoyens sans service public. N’ajoutons pas du chaos au chaos !
Voilà quatre jours, nous célébrions la France, son drapeau, son histoire… Mais, en l’état de notre société, était-ce un jour de gloire ou un jour de défaite ?
Dix-sept atteintes aux élus ont été recensées. Les enfants d’un maire ont été attaqués à leur domicile. Il est temps de protéger ceux qui sont en première ligne et d’aggraver les peines pour les auteurs de violences à leur encontre.
Monsieur le ministre, il nous faut retrouver de l’ordre ! C’est la vocation première de l’État, pour surmonter cette crise civique majeure. La peur ne doit pas nous affaiblir. Et l’image des feux d’artifice du 14 juillet doit symboliser notre volonté de ne jamais rien céder à quiconque. Nous ne baisserons ni les bras ni les yeux.
Soyons lucides : la mort récente de ce jeune homme a servi de prétexte à des délinquants pour saccager tout ce qui se trouvait sur leur passage. Mineurs pour beaucoup, ils ont crié leur haine de la France.
Les refus d’obtempérer surviennent toutes les vingt minutes en France. Combien de temps allons-nous accepter cette défiance manifeste envers nos forces de l’ordre, donc envers l’État ?
Parmi les pays d’Europe, seule la France connaît de telles émeutes, alors que les difficultés sociales n’épargnent pas nos voisins.
Il faut le dire et le redire : notre société bascule dans l’ensauvagement.
Face au délitement acté de notre République, de grands devoirs s’imposent à nous : rétablir une réponse pénale dissuasive, avec notamment un accroissement de la capacité carcérale ; abaisser la majorité pénale à 16 ans ; rendre les parents des mineurs délinquants pénalement responsables ; transformer notre école, avec une défense affirmée de la Nation et de la laïcité ; soutenir sans relâche nos forces de sécurité ; remettre l’autorité au centre de notre société.
Telles sont les propositions pour restaurer l’ordre public que défend le groupe Les Républicains. Elles ont notamment été présentées par le président de notre groupe, Bruno Retailleau.
Aujourd’hui, l’incendie semble maîtrisé, grâce au travail acharné de nos forces de secours et de sécurité. Mais jusqu’à quand ? Des zones incandescentes menacent à tout moment de s’embraser de nouveau.
N’attendons pas et soyons au rendez-vous pour ne plus subir ces violences inacceptables et en payer l’addition !