Cet article était-il indispensable ? Il semblerait que non, à en croire votre propre circulaire du 5 juillet dernier, dans laquelle vous défendiez une position inverse en vous appuyant sur l’article L. 111-15 du code de l’urbanisme… Mais rassurez-vous : nous voterons l’article 1er sans ergoter, de même que les articles suivants.
Toutefois, je profite de l’occasion pour insister sur un point : s’il faut évidemment reconstruire le plus rapidement possible les équipements publics, cela ne concerne pas seulement les bâtiments. C’est l’ensemble des services à rendre à la population qu’il faut reconstruire, en engageant une sorte de reconquête républicaine, par un réinvestissement des services publics dans les quartiers populaires, dans les villes moyennes, dans la ruralité, dont les habitants, dans toute leur diversité, se sentent de plus en plus abandonnés.
La République est souvent invoquée dans les discours ; il faut qu’elle s’incarne dans une présence de proximité, une présence humaine, efficace et utile à nos concitoyens. Vous direz que je m’éloigne du présent projet de loi, mais je reste dans le sujet ; plusieurs d’entre vous ont fait référence au contexte.
J’illustrerai mon propos en évoquant l’école. À nos yeux, la rentrée scolaire ne doit pas se dérouler comme si rien ne s’était passé. Nous savons que des classes sont toujours surchargées et que des enseignants ne seront pas remplacés au cours de l’année scolaire, privant les élèves d’un nombre considérable d’heures d’enseignement. Certaines académies connaissent une profonde crise de recrutement ; il manquera des enseignants devant les classes à la rentrée. Un tel chantier nous semble au moins aussi urgent que ce dont nous débattons aujourd’hui.