Monsieur le ministre, je voudrais vous faire part d’un satisfecit et d’un regret.
Le satisfecit, c’est pour vous remercier d’avoir joué un rôle important sur la question des copropriétés. Si une telle disposition avait été intégrée dans le projet de loi, les choses auraient été beaucoup plus compliquées.
Le groupe Les Républicains va naturellement voter ce texte, et le Gouvernement nous trouvera toujours à ses côtés lorsqu’il voudra raccourcir les délais, accélérer les choses et simplifier les procédures. J’ai d’ailleurs bien aimé l’expression utilisée tout à l’heure par Bruno Belin : de l’audace plutôt que de la paperasse !
Le regret, c’est que nous avons là un petit texte ! Certes, il est important d’accélérer les procédures pour reconstruire. Mais nous aurions aimé que tout cela soit mis en perspective par une analyse et par la parole présidentielle, afin de poser un diagnostic et de définir les causes de ces violences.
Oui, il va falloir rebâtir ce qui a été brûlé et détruit pendant cinq jours et cinq nuits. Mais il va aussi falloir rebâtir ce qui a été déconstruit pendant des décennies : l’autorité ! L’autorité des parents, l’autorité du maître, l’autorité de la force publique, l’autorité de la loi !
Il faudra aussi faire en sorte que ces jeunes des quartiers aiment la France. Arrêtons de présenter la France comme éternellement coupable, vouée à jamais à une sorte de pénitence perpétuelle ! Si on présente la France comme peu estimable, peu aimable, il n’y a guère de chances que ces jeunes veuillent faire partie du destin collectif national.
Je voudrais simplement saluer notre collègue questeur Jean-Pierre Sueur et nos collègues présidents de groupe Éliane Assassi et Jean-Claude Requier. Nous avons pour eux, au-delà de nos divergences, non seulement du respect, mais aussi une profonde estime, et je le dis du fond du cœur. C’est aussi cela, le Sénat !