Madame la Première ministre, Pierre Dac disait : « Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n’arrive jamais. »
À l’étude depuis 1990, en état de mort clinique en 2016, malgré un débat public qui a conclu à l’excellente rentabilité socio-économique du dossier, réanimé en mars 2017 et promis par le Premier ministre Bernard Cazeneuve dans le cadre du plan de revitalisation de l’Amiénois, le barreau TGV Creil-Roissy a été formellement acté par un courrier adressé par le Président de la République à Mme le maire d’Amiens le 12 août 2019, après que vous-même, madame la Première ministre, l’avez annoncé en avril 2019 lors d’une visite dans la capitale picarde.
Le courrier précisait en outre le calendrier de ce chantier, en particulier la mise en service de la liaison en 2025.
D’un montant initialement annoncé de 310 millions d’euros, avant d’être réévalué à 580 millions d’euros, le plan de financement était bouclé grâce à une participation de l’État à hauteur de 51 % et à l’apport des collectivités locales – régions, départements, établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et communes –, le coût marginal devant être couvert par une participation de l’Union européenne de 80 millions d’euros.
Or, jeudi, nous avons appris le rejet de la demande présentée à deux reprises auprès de l’Union européenne.
Je reprendrai donc les propos du président de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) au sujet des défaillances successives que nous observons : « État, y es-tu, entends-tu, que fais-tu ? »
Plus précisément, madame la Première ministre, peut-on encore avoir confiance dans la parole du Président de la République ?