Monsieur le sénateur Folliot, vous avez raison, nous devons avoir une réflexion globale sur les forces de présence et de souveraineté en outre-mer. Je reviendrai sur cet aspect dans un instant.
De manière plus globale, puisque nous commençons l’examen du rapport annexé, l’enjeu est aussi d’intégrer le saut technologique. En effet, les forces armées dans les différents territoires d’outre-mer sont malheureusement souvent les plus mal loties, alors que c’est précisément là où les besoins en matière d’imagerie spatiale et de drones sont indispensables pour exercer les missions.
En outre, en termes d’efforts de remise à niveau des infrastructures, il faut donner la priorité absolue à l’outre-mer avant même de se poser la question de régiments supplémentaires. Pour prendre un exemple calédonien, il suffit de regarder l’état de la base aérienne de La Tontouta. Puisque la sénatrice Nassimah Dindar est présente, je peux aussi évoquer les infrastructures des forces armées de la zone sud de l’océan Indien (Fazsoi) à La Réunion, qui est un sujet majeur. Il faut donc commencer par faire un effort sur les infrastructures, dans lesquelles j’inclus le numérique.
De fait, la déflation des effectifs en outre-mer a été brutale, en raison de la fin du service national, une décision que l’on pouvait très bien comprendre, mais aussi parce que d’aucuns ont pris, dans les années 2000, des décisions de réduction des crédits, en « tapant » d’abord dans ceux de l’outre-mer. Nous allons essayer de corriger cela dans la loi de programmation militaire.
Ainsi, 950 nouveaux postes sont prévus dans l’ensemble de la programmation. Je n’en ai jamais donné les détails publiquement ; je vais le faire aujourd’hui : 150 aux Antilles, 200 en Guyane, 150 à La Réunion, 100 à Mayotte, 200 en Nouvelle-Calédonie et 150 en Polynésie française, dans le cadre des structures existantes.
Ensuite, les doctrines sont différentes d’un territoire à l’autre. Les deux régiments présents en Guyane avec l’opération Harpie ont par définition une doctrine d’emploi spécifique ; vous connaissez cela aussi bien que moi, mesdames, messieurs les sénateurs. Il faudrait regarder tout cela dans le détail.
Je demande donc le retrait de cet amendement d’appel. D’ailleurs, pourquoi prévoir uniquement des troupes de marine ? En Guyane se trouvent un régiment de marsouins et un régiment de légionnaires. La rédaction de l’amendement est intéressante pour susciter le débat, mais une telle disposition ne peut figurer telle quelle dans la loi.
La question du format définitif se posera ensuite, mais je pense qu’elle sera renvoyée à la prochaine LPM. De toute manière, même si nous voulions créer ces régiments permanents, nous n’arriverions pas à suivre en termes d’infrastructures et de soutien.
Je sollicite le retrait de cet amendement, même si j’en reconnais le grand intérêt sur le fond.