Intervention de Pascal Savoldelli

Réunion du 16 octobre 2023 à 16h00
Programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 — Question préalable

Photo de Pascal SavoldelliPascal Savoldelli :

Le président du groupe Les Républicains du Sénat, M. Retailleau, dit vouloir « mettre l'État au pain sec » ; en vérité, il mettra les Français au pain rassis !

En commission, le rapporteur général nous a expliqué vouloir réduire le poids des agences de l'État en réalisant des économies sur les dépenses de personnel. Il propose de réduire de 5 % les effectifs des fonctionnaires de l'État et de ses opérateurs.

Il nous a été dit qu'une telle baisse de 5 % correspondait à 100 000 emplois publics de moins : on est là bel et bien dans le droit fil du programme d'un candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2017 – il s'appelait François Fillon.

Qu'est-ce que cela peut bien signifier ? Y a-t-il trop d'agents à la Banque de France pour aider les particuliers en situation de surendettement ? Y a-t-il trop d'agents à Pôle emploi pour lutter contre le chômage ou prendre en charge une formation ? Y a-t-il trop d'agents à l'Office national des forêts pour lutter contre les feux et le réchauffement climatique ?

Quoi qu'il en soit des beaux discours tenus aux élus locaux, la vérité est que la majorité sénatoriale aurait pu voter la version de ce projet de loi présentée par le Gouvernement, comme elle a d'ailleurs voté l'essentiel de ses budgets.

Cette motion a donc bien quatre raisons d'être : rejeter un projet de loi de programmation des finances publiques injuste, car le décalage est total entre ce que propose le Gouvernement et ce que vivent bon nombre d'habitants de notre pays ; rejeter un texte déjà caduc et rendu inapplicable ; rejeter un chantage qui est imposé au peuple français et aux parlementaires que nous sommes ; rejeter la réécriture ici faite en deuxième lecture.

La France mérite mieux : elle mérite le progrès économique ; elle mérite le progrès social ; elle mérite le progrès démocratique d'une nouvelle autonomie financière et fiscale des collectivités, propice à un nouveau développement des services publics locaux ; elle mérite le progrès écologique et non la régression permanente, au gré des bouleversements du monde.

En somme, cette motion est profondément progressiste et responsable. Et la responsabilité, c'est aussi le travail d'amendement dans l'hypothèse de la non-adoption de cette motion.

À la lecture des amendements déposés par les différents groupes, j'observe que notre motion s'inscrit bien sûr dans la philosophie de ceux du groupe CRCE-K, mais aussi, je le crois, dans celle des amendements déposés par les sénateurs socialistes et écologistes.

Donner de la force à cette motion, c'est donner de la force à une perspective de progrès pour les années à venir. C'est aussi donner une voix à toutes celles et à tous ceux, élus ou non, qui à travers le pays appellent à un nouveau souffle de l'action publique.

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