Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, selon le Secours populaire, un Français sur trois est en situation de précarité alimentaire, soit dans l'incapacité de manger trois repas par jour ; selon l'Institut français d'opinion publique (Ifop), un Français sur quatre renonce à se soigner pour des raisons financières ; et, selon l'Insee, neuf millions de nos concitoyens sont en situation de privation matérielle et sociale – il s'agit là d'un niveau jamais atteint.
Ces constats mettent en lumière la situation dramatique dans laquelle sont plongés nombre de Français. Ils démontrent aussi que le travail protège de moins en moins de la pauvreté, notamment depuis que l'inflation fait rage, alimentée en grande partie par la boucle prix-profits.
Nous avons rappelé, lors de l'examen du projet de loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat, cette réalité que le centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii) documente : cinq secteurs ont davantage augmenté leurs prix que ne le justifiait la hausse réelle de leurs coûts de production. Ainsi, dans l'agroalimentaire, les taux de marge ont grimpé à 48 %.
Le Fonds monétaire international est formel : au total, 45 % de l'inflation est due à une hausse des taux de marge. Et le Gouvernement laisse faire tout en multipliant les avantages fiscaux sans aucune conditionnalité sociale.