Cinquante-six ! Telle est la réalité à laquelle nous sommes confrontés.
Si, comme vous le suggérez, nous leur accordons encore dix-huit mois pour des négociations, puis nous envisageons un projet de loi pour moduler les cotisations sociales en cas d'échec, cela risque de durer longtemps !
Pendant ce temps-là, l'inflation continuera de toucher de plein fouet l'ensemble des salariés de ce pays, notamment ceux d'entre eux qui ont des bas salaires, qui restent bloqués. Ces salariés subissent la hausse des prix alimentaires, de l'énergie et de tant d'autres produits. Dix-huit mois, c'est extrêmement long pour les petits salaires dans ce pays.
L'État ne saurait s'en laver les mains et se contenter de renvoyer le sujet aux négociations, d'autant que ces dernières ne se font pas d'égal à égal, entre un patronat qui a les mains libres et qui perçoit 165 milliards d'euros d'aides directes sans contrepartie et les syndicats de salariés.
Vous devez jouer votre rôle dès à présent : si les partenaires sociaux ne parviennent pas à s'entendre, alors il conviendra, avant la fin de l'année, non pas de moduler, mais bien de couper ces aides directes.
Vous verrez alors que la négociation s'engagera sur un autre ton. Peut-être même qu'aucune branche ne proposera plus de barème commençant en dessous du Smic !