Si une négociation unique est menée, les salariés ne verront pas forcément qu'une partie de la somme qu'ils percevront à son issue ne sera pas récurrente. Les augmentations générales de salaires sont définitives, les primes ponctuelles. Le versement de primes rend les augmentations « hybrides ».
Je comprends que le rêve d'une partie du patronat et d'une partie d'entre vous, mes chers collègues, soit d'accroître la variabilité du salaire, voire d'instaurer sa flexibilité totale. Alors que les taux de marge explosent, les salaires pourraient pourtant augmenter.
Cette partie variable du salaire doit toutefois être dissociée. Le salarié doit connaître la part récurrente de sa rémunération, celle qui lui donne des droits en cas d'arrêt maladie ou lorsqu'il prendra sa retraite. Cette part récurrente du salaire doit être dissociée de sa part variable, qui n'est pas socialisée.
Il faut abandonner le rêve d'une flexibilité totale des rémunérations, mes chers collègues ! Pourquoi une petite entreprise accorderait-elle une prime désocialisée et défiscalisée plutôt qu'une augmentation de salaire ? Il est bien évident que l'effet de substitution sera massif. Mais tel est peut-être votre objectif ?