Intervention de Marianne MARGATÉ

Réunion du 16 octobre 2023 à 16h00
Programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 — Rapport annexé

Photo de Marianne MARGATÉMarianne MARGATÉ :

Cet amendement a pour objet de supprimer l’alinéa 4.

Nous parlions d’autosatisfecit ; en voici un autre : « Le marché de l’emploi reste également bien orienté, avec un taux de chômage à 7, 2 % au deuxième trimestre 2023, un niveau historiquement bas. »

Monsieur le ministre, nous vous demandons de supprimer cette mention trompeuse.

Doit-on vous rappeler que le taux de chômage, au sens du Bureau international du travail (BIT), est, selon l’Insee, au niveau du premier trimestre 2008 ?

Il y avait alors, avant que la crise financière des subprimes et les effets du traité de Lisbonne ne s’abattent sur notre économie, 94 000 chômeurs de moins.

Plus encore, il faut se rappeler, lorsque l’on invoque un niveau historiquement bas, que le chômage a plafonné à 2 % de l’après-guerre à 1967, et en deçà de 5 % jusqu’en 1978.

Pour aborder sérieusement ce qui vous amène à revendiquer ces chiffres du chômage, tout comme votre discours sur la fable du plein emploi, il faut s’intéresser à la structure et à la nature de l’offre de travail.

Quelle est la valeur ajoutée économique de ces emplois ? En Île-de-France, le chiffre d’affaires trimestriel moyen des auto-entrepreneurs au troisième trimestre 2020 atteignait péniblement 3 298 euros, soit 1 099 euros par mois de chiffre d’affaires hors impôt.

Surtout, quelle est la valeur ajoutée sociale de ces emplois dans les conditions matérielles d’existence de ces travailleuses et travailleurs, et quelle est leur utilité sociale ?

Nous n’obtenons pas le plein emploi à marche forcée en précarisant, en subventionnant le mal-emploi et en créant la fiction du travail.

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