C'est le septième texte relatif à l'accès aux soins que nous examinons en moins de quinze ans. Cela montre que nous nous préoccupons du sujet, mais, surtout, que les mesures que nous avons adoptées ne sont pas efficaces. Ce qui est surprenant, c'est que nous continuons sur la même lancée, avec des mesures insuffisantes, comme si nous persistions à donner de l'aspirine à quelqu'un qui aurait besoin d'un traitement beaucoup plus fort.
Quand le candidat Macron a annoncé qu'il allait instaurer la régulation à l'installation, j'ai espéré. (Vous avez raison, mes chers collègues : c'était naïf de ma part, et j'ai finalement été déçu. Nous continuons dans cette voie.
Je suis navré de constater que le texte que l'Assemblée nationale a voté est sorti amoindri de la commission des affaires sociales du Sénat. Les rares mesures qui allaient dans le bon sens – la permanence des soins, le fléchage des médecins salariés vers les zones qui en ont le plus besoin – ont été supprimées. Les élus des territoires ruraux et nos concitoyens ne comprennent pas davantage que moi que le Sénat, qui est l'assemblée des territoires, se tienne en retrait par rapport à l'Assemblée nationale dans la défense de l'accès aux soins en zone rurale.
Je veux espérer que ce débat, par l'examen des nombreux amendements déposés, permettra de rectifier le tir, afin que le Sénat, conformément à sa vocation, agisse pour améliorer l'accès aux soins dans les zones rurales, et que ce texte, renforcé, soit utile à l'intérêt général, à la population, aux territoires ruraux. C'est ce à quoi je vous appelle alors que nous allons commencer à examiner les articles.