L'enjeu est aujourd'hui de renouer la confiance avec la médecine libérale et d'assurer l'engagement collectif des médecins tout en restaurant, comme Mme Poumirol l'a souligné, l'attractivité de la médecine générale.
Les solutions à la désertification médicale et au manque de soignants ne fonctionneront que si nous les construisons, non pas contre les médecins, mais avec eux, car ils sont les premiers concernés. Dans la grande majorité de vos territoires, mesdames, messieurs les sénateurs, ce sont du reste les solutions coconstruites qui fonctionnent.
Dans le cadre de la dernière loi de financement de la sécurité sociale, il a été permis à chaque profession d'inclure des mesures de régulation démographique dans ses négociations conventionnelles avec l'assurance maladie. Les chirurgiens-dentistes ont été la première profession médicale libérale à s'emparer de cette possibilité.
Je le redis, l'adhésion des professionnels de santé est nécessaire pour que ces mesures fonctionnent.
Mme la rapporteure a parlé des jeunes ; je peux en faire de même, puisque j'ai souvent l'occasion de les rencontrer.
Soyons extrêmement vigilants au message que nous envoyons aux jeunes qui souhaitent s'engager dans la voie des études de médecine : nous ne devons en aucun cas les décourager, car nous avons besoin que des jeunes se tournent vers les professions de santé. À l'heure où le télétravail se développe à grande vitesse dans de nombreux métiers de service, le choix de la médecine est un véritable engagement. Je le répète, nous devons encourager ces vocations et non en détourner les jeunes, qui sont attentifs à nos débats !
Mme la rapporteure l'a relevé : si les étudiants en médecine rechignent à choisir la médecine générale au terme des épreuves classantes nationales, c'est notamment à cause des travaux parlementaires relatifs à la coercition et de la régulation. §C'est leur motif pour ne pas choisir la médecine libérale.
Il s'agit donc là d'un grand point de vigilance. Ces jeunes diplômés sont courtisés par de nombreux pays étrangers ; or ils constituent une ressource précieuse, qu'il nous faut conserver.
J'en viens à présent aux médecins plus âgés, à ceux qui approchent de la retraite.
Tout d'abord, je tiens à leur dire une nouvelle fois qu'ils ne sont pas responsables des choix effectués par le passé. Le numerus clausus a été supprimé beaucoup trop tard, nous le savons tous. Grâce à cette suppression, nous aurons certes 20 % de médecins supplémentaires, mais pas avant huit ans.
En parallèle – il faut le dire –, les dispositions de ces amendements s'opposent très clairement au caractère de la médecine libérale.
La médecine libérale, c'est bien la liberté d'installation…