Intervention de Patrice Joly

Réunion du 24 octobre 2023 à 14h30
Amélioration de l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels — Après l'article 2 bis

Photo de Patrice JolyPatrice Joly :

Avant tout, mes chers collègues, restons attentifs au vocabulaire que nous utilisons : il n'est pas question ici de coercition, mais de régulation. En choisissant le premier terme, on risque fort de se livrer à une forme de manipulation intellectuelle…

De même, on voudrait nous faire croire qu'il n'y a pas de territoires sur-dotés, alors que c'est évidemment le cas. Ces zones regroupent 13 % de la population française. Bien sûr, elles ne sont pas sur-dotées dans l'absolu, au regard de normes optimales ; mais, en réalité, un territoire est sur-doté dès lors qu'il se trouve au-dessus de la moyenne et, en temps de pénurie, il faut savoir prendre les mesures qui s'imposent.

Bref, soyons attentifs à la situation et faisons preuve de rigueur intellectuelle.

Quant au nombre de médecins, je m'interroge. J'ai vérifié les chiffres : la France dénombrait 260 000 médecins en 2010 ; elle en compte aujourd'hui plus de 310 000.

Je le sais bien, la part des spécialistes augmente au détriment des généralistes et, en progressant, la féminisation tend à réduire le temps de médecin. Toujours est-il qu'il y a des médecins dans ce pays, contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire. La question est donc la suivante : comment les répartir correctement sur l'ensemble du territoire en leur demandant, par simple esprit de solidarité, de prendre leur part de l'effort collectif ? Je le répète, dans toutes les périodes de pénurie, de telles mesures d'organisation ont été prises.

Un certain nombre de territoires, non seulement ruraux, mais aussi urbains, ont besoin de cette présence médicale. Bon nombre de nos concitoyens n'ont pas de médecin traitant et, même s'ils souffrent de pathologies lourdes, sont privés d'un suivi médical correct.

On a cité la loi de 1971 et les décisions de 1981 : ne remontons pas jusqu'à la préhistoire ! Sur ce sujet, tout le monde a eu plus ou moins tort, plus ou moins raison ; toujours est-il qu'aujourd'hui nous avons un problème devant nous. Par exemple, dans le département dont je suis l'élu, 20 % des habitants n'ont plus de médecin traitant : comment fait-on ?

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