Intervention de Véronique Guillotin

Réunion du 24 octobre 2023 à 14h30
Amélioration de l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels — Après l'article 2 bis

Photo de Véronique GuillotinVéronique Guillotin :

Mais non, mon cher collègue ! Et puis, vous avez dépassé votre temps de parole de vingt-deux secondes tout à l'heure : alors, laissez-moi terminer, je ne me suis pas encore exprimée sur ce sujet.

Pour moi, je le redis, il n'y a pas de problème de répartition : il existe certes quelques zones sur-denses dans l'ouest, mais elles sont en définitive très peu nombreuses. Je ne sais même pas s'il s'agit de zones sur-denses en médecins généralistes – puisque c'est la question qui nous préoccupe aujourd'hui.

Si l'on empêche ces médecins de s'installer dans le sud-ouest de la France, on ne parviendra pas pour autant à combler les territoires sous-dotés.

Par ailleurs, mes chers collègues, connaissez-vous un seul sénateur dans cet hémicycle prêt à concéder que son territoire est suffisamment pourvu en médecins généralistes et à déclarer qu'il préfère que ces professionnels s'installent dans le département d'à côté ? Pas un seul d'entre nous ne dira que tout va bien, je vous en donne mon billet ! Les amendements déposés sur ce texte le montrent bien d'ailleurs.

Certains d'entre vous ont mis en avant les autres professions de santé, notamment les infirmiers et les pharmaciens. Prenons ce dernier exemple : il s'agit d'une profession régulée, les pharmaciens ont l'obligation de s'installer ici ou là. Or tout ne va pas si bien : les études de pharmacie sont délaissées et certaines officines ne sont pas reprises en milieu rural. La problématique est donc la même que pour les médecins. §

Notre collègue a évoqué la situation des instituteurs, mais leur cas est un peu différent. Cela étant, même certains jeunes instituteurs disent aujourd'hui qu'ils ne veulent pas enseigner à l'autre bout de la France, là où ils ont été envoyés, et qu'ils préfèrent changer de métier.

Le monde a complètement changé, mes chers collègues ! Aujourd'hui, nous assistons à une transformation complète du monde de la santé et des moyens d'exercice.

Il ne faut pas mentir aux Français, mais leur tenir un discours de vérité : nous allons avoir des problèmes dans les territoires pendant plusieurs années, mais il est tout à fait possible de les résoudre, et nous allons y parvenir.

Mon territoire, par exemple, était désertifié, paupérisé. Une maison de santé y a été créée ; eh bien, je regrette de devoir vous le dire, mais cela fonctionne ! Il s'agit de l'une des plus importantes maisons de santé du nord-est de la France, dans l'un des territoires les plus compliqués. On y trouve des maîtres de stage, et les jeunes viennent frapper à la porte.

Il faut cesser de dire qu'il n'y a pas de solutions. Il en existe, mais il faut laisser le temps au temps et attendre que les choses évoluent.

Dans très peu de temps, un bataillon de docteurs juniors sera en mesure d'exercer…

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