Intervention de Jean-François Husson

Réunion du 16 octobre 2023 à 16h00
Programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 — Question préalable

Photo de Jean-François HussonJean-François Husson :

La commission a fait un autre choix, celui de se pencher de nouveau sur le texte et de proposer une trajectoire de redressement des finances publiques.

Le temps du progrès, j’en entends la nécessité ; mais il faut aussi le temps de la vérité. On peut continuer de cacher la vérité, mais, plus longtemps on la cache, plus tard on s’attelle à redresser les comptes, et plus grandes seront les plaies, les douleurs et, peut-être, les colères. Avoir le courage d’affronter la vérité et la dureté des chiffres est pour nous une obligation morale.

Il s’agit aussi de faire malgré tout confiance à l’Europe.

L’Europe, qui serait aujourd’hui la cause de tous les maux, s’est faite sur l’initiative de la France, membre fondateur de l’Union européenne. Faut-il rappeler l’histoire, au début des années 1950, de la réconciliation franco-allemande, de la Communauté européenne du charbon et de l’acier et de la politique agricole commune ? Nous devons en être fiers ! Certes, depuis, l’Europe a grandi, jusqu’à connaître ce qu’il faut peut-être appeler une crise de croissance ; mais il nous appartient de continuer d’être un élément fort au sein de l’Europe.

Or, si l’on veut peser, être un leader, être un exemple, mieux vaut avoir des comptes bien tenus. Il est en effet préférable d’être en tête de classe pour donner la bonne direction. C’est précisément là, d’ailleurs, que réside la difficulté inhérente au projet de loi de programmation initial du Gouvernement : la France resterait le bonnet d’âne de la classe européenne. Nous ne pouvons attendre 2027 !

Et c’est parce qu’elle a fait le choix de la responsabilité que la commission est défavorable à cette motion.

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