Madame la sénatrice Joseph, le projet en faveur d'une forêt primaire dans les Ardennes est porté par l'association Francis Hallé pour la forêt primaire. Il consiste à dédier une surface de 70 000 hectares à la libre évolution de la forêt sur un territoire relevant de trois États : la Belgique, l'Allemagne et la France.
Les espaces en libre évolution constituent autant de refuges pour la biodiversité spécifique aux milieux forestiers. Ils sont également des points de référence qui feront l'objet d'un suivi scientifique dans la durée, permettant de faire progresser la connaissance des milieux forestiers et de leur biodiversité associée.
Les zones en libre évolution peuvent s'insérer dans des massifs forestiers qui ont, quant à eux, majoritairement vocation à être exploités et gérés, afin d'adapter les forêts au changement climatique, de prévenir le risque incendie et d'approvisionner notre société en matériau bois renouvelable.
L'État est attentif à ce projet de restauration de forêt primaire, qu'il se concrétise dans les Ardennes ou dans tout autre territoire. Nous tenons tout particulièrement au dialogue, qui doit être nécessairement mené entre l'association et l'ensemble des parties prenantes des territoires envisagés.
À ce titre, les acteurs de la filière forêt-bois représentent une force structurante du territoire ; ses besoins ont vocation à être pris en compte. Le bois est une filière d'avenir pour les territoires forestiers de tout le Grand Est, et l'État soutient son développement. Le bois matériau exploité durablement est une ressource d'avenir pour notre économie. Il est essentiel pour décarboner le secteur de la construction.
Le Gouvernement, dans le contexte de changement climatique et de nécessité de prévenir les risques d'incendie, entend également promouvoir et étendre la gestion durable des forêts dans les zones où elle n'est pas pratiquée.