Intervention de Patrick Kanner

Réunion du 30 octobre 2023 à 16h00
Interdiction de l'usage de l'écriture inclusive — Article 1er

Photo de Patrick KannerPatrick Kanner :

Monsieur Brisson, vous interpellez Mme la ministre en lui demandant ce qu'elle pense de cette question : elle pense comme le Président de la République. Pour un membre du Gouvernement, c'est bien normal. Elle ne peut que confirmer les propos tenus lors de l'inauguration de cette après-midi : dont acte. Si vous voulez approfondir la question, vous pourrez toujours l'interroger en privé, ce sera plus simple…

Chers collègues de la majorité sénatoriale, la langue française, comme n'importe quelle autre langue, est soumise aux évolutions de la société. Nous toutes et tous constatons les changements divers et variés de notre vocabulaire, qu'il s'agisse d'anglicismes ou d'apports régionaux. Qui d'entre nous peut dire qu'il échappe à ce type d'innovations ?

Nous ne pouvons légiférer sur une langue, qui, par définition, est une réalité vivante ; nous ne pouvons pas l'encadrer. C'est pourtant ce que tentent de faire les auteurs du présent texte. Dès lors, nous sommes conduits à nous pencher sur la langue administrative et à nous interroger sur la langue de la République.

Je tiens à vous le rappeler à mon tour : la langue française n'est pas inclusive. Depuis trop longtemps, elle traite les femmes et les hommes de deux manières différentes.

Personne n'entend imposer l'usage de l'écriture inclusive : pourquoi, de votre côté, voulez-vous absolument l'interdire ? On se demande quels sont vos buts réels.

Censurer l'écriture inclusive revient finalement à invisibiliser toutes les avancées que nous avons pu obtenir, collectivement, en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion