Conscients de cela, nous devons aussi garder en mémoire les conséquences politiques des vagues migratoires depuis 2015 en Europe.
La Grèce aurait procédé à des refoulements illégaux, la Pologne a géré avec beaucoup de fermeté la crise provoquée par la Biélorussie, la Hongrie a construit un mur de barbelés, le Royaume-Uni et le Danemark ont envisagé de renvoyer leurs migrants vers le Rwanda. La France n'a jamais recouru à de tels procédés.
Les crises géopolitiques s'enchaînent : au Moyen-Orient, au Sahel, en Afrique subsaharienne et demain dans le golfe de Guinée. Il est à craindre que les flux migratoires vers l'Europe continuent de s'accroître.
Bien encadrée, l'immigration peut être une chance pour nous tous lorsqu'elle aboutit à l'intégration. En revanche, il est malhonnête de prétendre qu'une immigration insuffisamment maîtrisée n'est pas source de difficultés.
Notre Nation fait face à un déficit de cohésion. L'accueil d'étrangers désireux de nous rejoindre ne peut pas se faire au prix de l'affaiblissement de nos valeurs. Nous devons absolument reprendre le contrôle. Le projet de loi que nous examinons y contribue.
Il aggrave, en premier lieu, les sanctions contre les passeurs, contre tous ceux qui facilitent l'immigration illégale sur notre territoire. Les sanctions prévues sont lourdes et dissuasives. Elles devront être appliquées.
Le texte renforce ensuite les possibilités d'expulsion des étrangers dangereux. Aucun de nos compatriotes ne peut plus comprendre ni accepter que de tels individus se maintiennent sur notre territoire.
Ceux qui représentent une menace grave pour l'ordre public, ceux qui ont été condamnés pour des infractions à la loi pénale, ceux-là n'ont pas leur place en France. Ces mesures protégeront davantage nos concitoyens et permettront une meilleure intégration des étrangers respectueux de nos lois.
Dans le même esprit, nous nous félicitons que l'engagement républicain soit remis au centre de notre politique migratoire. L'égalité femme-homme, la laïcité, le respect de la liberté, des valeurs et des symboles de la République ne sont pas des éléments négociables. Il appartient à ceux qui veulent venir dans notre pays d'en embrasser la culture et les valeurs.
Le projet de loi renforce également les exigences relatives à la maîtrise de la langue française. C'est l'une des clefs de l'intégration des immigrés à notre société. L'autre clef est bien entendu le travail.
L'article 3 est sans doute le plus polémique du texte. Nous attendons des débats à venir qu'ils nous permettent de trouver un point d'équilibre entre, d'une part, des situations d'ores et déjà existantes dans notre pays et, d'autre part, la nécessité de ne pas créer d'appel d'air.