« Pourquoi fait-il débat ? Parce qu'il est source à la fois de confusions, de malentendus, d'une forme d'inquiétude ou, comme le diraient certains auteurs, d'insécurité culturelle. Mais les racines d'un tel sentiment résident dans la question de l'intégration, pas dans le fait migratoire.
« […] Nous ne devons pas mentir à nos concitoyens : l'immigration n'est pas quelque chose dont nous pourrions nous départir. De surcroît, l'immigration se révèle une chance d'un point de vue économique, culturel, social. […] Mais à condition de savoir la prendre en charge. Quand on sait les intégrer, les former, les femmes et les hommes renouvellent notre société, lui donnent une impulsion nouvelle, des élans d'inventivité, d'innovation.
« Les démocraties qui réussissent l'intégration bénéficient d'une croissance supérieure à la nôtre. Mais la question de l'intégration reste un problème en France. Nous ne parvenons plus à nous départir d'une défiance à l'égard des migrants. »
Monsieur le ministre, ces premiers mots de mon propos sont ceux d'Emmanuel Macron, alors candidat à l'élection présidentielle, en février 2017.
Alors, que s'est-il passé depuis lors ? Que s'est-il passé, monsieur le ministre, pour que vous nous présentiez le vingt-neuvième projet de loi sur l'immigration depuis les années 1980, en faisant croire à nos concitoyens qu'il résoudra enfin tous leurs problèmes ?
Que s'est-il passé pour que vous « assumiez » être condamné par la Cour européenne des droits de l'homme aussi régulièrement ?
Que s'est-il passé pour que vous présentiez « le texte le plus ferme avec les mesures les plus dures depuis ces trente dernières années », comme vous le proclamez ?