Depuis que je suis élu, j'ai la chance de pouvoir faire un peu le tour du monde de nos postes consulaires. À la faveur de ces déplacements, j'ai pu faire deux constats, dont nous pourrons reparler plus tard dans la discussion.
Tout d'abord, permettez-moi de vous dire que votre politique de délivrance des visas est un désastre. C'est particulièrement le cas à l'égard des ressortissants de pays du Maghreb. Vous avez d'ailleurs dû revenir en arrière, car cette politique était inefficace. De surcroît, nous nous mettions à dos tous les pays concernés. Emmanuel Macron, depuis qu'il est Président de la République, doit avoir le record en la matière. Malheureusement, c'est notre pays qui s'en trouve affaibli.
Ensuite, il y a un problème de moyens en personnel. Nos postes consulaires sont sous-dotés pour traiter les demandes de visa. Peut-être est-ce volontaire, et motivé par votre ambition de délivrer moins de visas, mais vous devez prendre en considération les conditions de travail de nos personnels, surchargés de travail et en tension. On assiste à des burn-out et à une explosion des arrêts de travail. Allez-y vous-même pour vous en rendre compte, monsieur le ministre !
Il importe de doter suffisamment nos consulats pour la délivrance de visas, notamment au profit des étudiants, car cela participe au rayonnement et à la richesse de notre pays. Il est paradoxal de financer, au titre de l'action extérieure de l'État, des établissements d'enseignement à l'étranger pour que des personnes, qui aiment notre pays, fassent toutes leurs études en français, puis de leur refuser des visas pour poursuivre leurs études supérieures sur notre sol. C'est une politique contre-productive qui affaiblit profondément notre pays.