En effet, ce texte a pour objectif de simplifier les procédures afin de pouvoir dire très vite, comme l'a indiqué M. Buffet et comme j'ai essayé de vous le démontrer, oui ou non à un demandeur d'asile. Le versement de l'ADA est automatique, il s'imposera à tous les ministres de l'intérieur qui me succéderont. On ne peut pas discuter du montant de l'ADA inscrit dans le projet de budget avec les parlementaires : le Conseil d'État considère qu'il correspond au nombre de demandeurs d'asile qui se trouveront sur le territoire national, pendant la durée de la demande. Ainsi, si j'avais présenté au Parlement une augmentation du montant de l'ADA, on m'aurait dit, sans doute du côté droit de cet hémicycle : « Cher ami, vous êtes bien sympathique, mais vous prévoyez déjà que votre projet de loi – le vingtième ou le trentième sur la question – ne sera pas efficace ! » Je tâche donc d'être cohérent, monsieur Benarroche.
Cela ne signifie pas pour autant – mais ce n'est pas vraiment ce que vous disiez – que l'on n'a augmenté aucun des crédits consacrés à l'intégration dans le projet de budget que je vous ai présenté pour 2024, puisque tous les autres crédits d'intégration, y compris ceux qui sont relatifs à l'intégration par la langue, augmentent.
Donc, oui, le budget de l'ADA baisse, parce que nous réussirons, j'en suis certain, à aller plus vite dans les procédures de demande d'asile, grâce à ce projet de loi et grâce au travail essentiel des agents de l'Ofpra ; mais, non, les crédits d'intégration, notamment par la langue, ne baissent pas, ils augmentent.
Messieurs Karoutchi et Retailleau, M. Scholz prend en effet des mesures de restriction de l'immigration, mais un peu tard ! Je vous le rappelle, si nous comptons entre 130 000 et 140 000 demandes d'asile au moment où je vous parle – un chiffre stable ou en légère augmentation par rapport à l'année dernière –, l'Allemagne en compte 230 000 ! Quand je suis devenu ministre de l'intérieur, nous avions 120 000 demandes d'asile alors que l'Allemagne en avait 160 000 ; trois ans après, nous en sommes à 130 000 ou à 140 000 – nous verrons à la fin de l'année –, quand l'Allemagne en est à 225 000 ! Ils referment donc après avoir beaucoup ouvert.