Intervention de Xavier Iacovelli

Réunion du 7 novembre 2023 à 14h30
Immigration et intégration — Article 1er İ

Photo de Xavier IacovelliXavier Iacovelli :

Je tenais à rappeler quelques points concernant l'AME.

Mme la ministre l'a souligné, l'AME, qui a été mise en place en 2000, coûte aujourd'hui à la France un peu plus de 1, 2 milliard d'euros pour 400 000 bénéficiaires. Ce dispositif est l'un des plus contrôlés dans notre pays. Il est tellement contrôlé, d'ailleurs, que cette aide ne bénéficie qu'à seulement 50 % de ceux qui y auraient droit. Nous constatons donc plutôt un non-recours qu'un abus de droit !

Par ailleurs, le pré-rapport Stefanini-Evin le démontre, il n'existe pas aujourd'hui d'attractivité migratoire due à l'AME. Il faut donc sortir des vieilles lubies défendues notamment par l'extrême droite.

Les patients bénéficiant de l'AME sont des personnes arrivées en France non pour se faire soigner, mais pour fuir soit des conflits, soit des dictatures, soit la misère. Il s'agit souvent d'une population très vulnérable en termes de santé publique. Vouloir limiter son accès aux soins défie, à mon sens, toute logique. Cela entraînerait des retards de diagnostic et serait un vecteur potentiel d'épidémies.

Je citerai le cas de l'Espagne, qui a retiré l'aide médicale de l'État aux étrangers en 2012. Ce pays l'a réintroduite en 2018 face à l'augmentation des maladies infectieuses, de la mortalité, et face à l'explosion – ce point peut vous intéresser – des dépenses publiques !

Je pense sincèrement qu'il faut voter la suppression de l'AMU et réinstaurer l'AME. Pour rappel, chers collègues, un simple passage aux urgences coûte 2 000 euros à notre système de santé !

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