Intervention de Pascal Savoldelli

Réunion du 7 novembre 2023 à 14h30
Immigration et intégration — Article 1er İ

Photo de Pascal SavoldelliPascal Savoldelli :

Il me semble que cette question n'est pas une affaire de morale. Je ne pense pas non plus que les positions défendues dans ce débat soient dogmatiques. Je crois qu'il s'agit d'un devoir d'humanité.

J'ai écouté les débats. Sur toutes les travées, tout le monde n'a pas dit la même chose, mais j'ai entendu des propos assez terribles. À un moment, il faut se poser cette question : certaines vies ont-elles plus de valeur que d'autres ? C'est cette question que pose la suppression de l'AME. Il faut y répondre. La réponse est dure, mais il faut l'assumer, les yeux dans les yeux.

Je vous le dis avec solennité : nous savons ce qu'est la France. Chacun connaît ses origines, ses cultures et la place de l'immigration. En ouvrant ce débat, nous sommes en train de fracturer, d'opérer des divisions entre ceux que l'on nomme « les Français » – il s'agit d'ailleurs d'un beau mot – et « les autres » – cette expression a été prononcée plusieurs fois.

Je vous le dis franchement : il est dans l'ADN de la nation française, qui n'est pas celui de toutes les nations, que de considérer que toutes les vies ont la même valeur.

J'ajouterai un mot sur les dépenses. L'AME représente 0, 5 % des dépenses de santé, soit 1, 2 milliard d'euros. Je ne souhaite pas faire de la provocation, mais nous avons choisi d'accorder 89, 7 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales ! Certains chiffres sont d'une tout autre grandeur…

Enfin, l'AME ne peut pas être une question dogmatique ou idéologique. Il revient aux médecins de déterminer la politique de soins ! Aujourd'hui, je constate que la majorité des membres du corps médical s'est exprimée publiquement pour maintenir l'AME.

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